Du test de Rorschach à l’autopoïèse
Workshop, École Nationale Supérieure d'Art de Bourges, 27 février – 3 mars 2017
Johanna Weis & Dario Gamboni
À partir du test de perception mis au point par le psychiatre suisse Hermann Rorschach (1884-1922), devenu le plus célèbre des tests dits de « projection » mais demeuré controversé dans ses applications, cet atelier proposait d’explorer collectivement les rapports entre hasard et contrôle, perception et imagination, ainsi que d’expérimenter ce que l’artiste français Émile Gallé appelait paradoxalement « fabrication d’accidents ». On étudia tout d’abord les dix taches d’encre symétriques produites et sélectionnées par Rorschach lui-même, d’un point de vue à la fois pratique et théorique, en interrogeant leur raison d’être, leur forme, leur facture et leurs effets. Dans un second temps, on considéra l’art de la tache, du XVIIIe siècle à nos jours et dans ses divers aspects, notamment lorsque la tache est interprétée par l’artiste et vient mettre en branle, stimuler ou relancer le travail de l’imagination. Finalement, on élargit la question au phénomène de l’autopoïèse ou autogénération d’images et d’objets, dans les techniques proposées par les participant-e-s, en visant une diversité permettant la comparaison des médias. Le workshop consistait en présentations, lectures communes et discussions, ainsi qu’en expérimentation et travaux personnels.